Le début du fameux “monde d’après”
ne doit pas nous faire baisser la garde.

Mesdames, Messieurs, Chers Adhérents, Chères Consoeurs, Chers Confrères, 

Si nos activités de courtiers d’assurances sont et seront peut être moins touchées que d’autres, le début du fameux « monde d’après » ne doit pas nous faire baisser la garde, car selon plusieurs sources concordantes, il est probable que 10 à 15% de nos entreprises aient des difficultés dans les semaines et mois qui viennent. 

Ainsi, à en croire les projections de l’entreprise d’assurance crédit Euler Hermes, les aides de l’État devraient maintenir à flot les entreprises jusqu’à la fin de cette année 2020, mais 2021 s’annonce redoutable avec une hausse attendue de 32% des défaillances d’entreprises. Si les aides massives de l’État permettent, pour le moment, de maintenir à flots les entreprises françaises, très affectées par la crise économique, cela ne devrait malheureusement pas durer puisque les entreprises déjà fragiles avant la crise devront honorer leurs engagements, comme le remboursement du Prêt garanti par l’État (PGE) ou le paiement du décalage de charges. Surtout, le gel de l’état de cessation de paiement et la fermeture des tribunaux de commerce pendant le confinement, ont maintenu statistiquement en vie des entreprises qui auraient, en temps normal, été déclarées en situation de défaut de paiement. C’est donc environ 62.000 entreprises qui pourraient être en situation de défaillance en 2021 en France, autant de structures faisant partie du spectre de clientèle des courtiers d’assurance. 

Parallèlement, les assureurs nous ont déjà prévenus qu’au-delà de l’impérieuse nécessité pour eux de redresser leurs ratios combinés en assurance dommages, ils étaient également contraints de relever leurs tarifs pour pallier l’impact négatif de la baisse des taux, sans oublier la mise en place d’une sélectivité accrue des risques. L’environnement actuel de taux très bas, voire négatifs, complique en effet la tâche des assureurs pour faire fructifier les primes versées par les clients en les investissant sur les marchés. 

Autant dire que les renouvellements de fin d’année vont être une nouvelle étape délicate à gérer pour notre corporation. 

Si la hausse des tarifs devrait être limitée pour les particuliers en raison d’une concurrence toujours très forte, et du fait que pour beaucoup de compagnies d’assurances, l’assurance automobile reste un produit d’appel, ce qui devrait logiquement limiter les hausses tarifaires dans ce compartiment, du côté des couvertures pour les entreprises, la situation sera plus tendue. Touché depuis plusieurs mois par un retournement des tarifs après plus de 15 ans de baisse continue, le marché de l’assurance des risques d’entreprise est également impacté par la crise du coronavirus. Par conséquent, les perspectives tarifaires sont orientées à la hausse sur l’ensemble des segments de marché pour les renouvellements 2021. La compétition se renforce encore en cette rentrée entre les réseaux de distribution, courtiers, agents, mutuelles ou bancassureurs. Sans oublier qu’après la crise du Covid-19 et l’épisode compliqué des pertes d’exploitation, une pluie d’avenants sont en train de tomber sur les PME. Autant de sujets qui forgent la profonde conviction du SYCRA que notre profession a besoin d’être rassemblée, et plus particulièrement les courtiers de proximité, qui doivent mesurer l’importance de se réunir afin de rester forts face à l’ensemble des sujets qui peuvent devenir autant de menaces pour eux s’ils ne sont pas accompagnés et soutenus par un syndicat professionnel mobilisé pour eux. A cet égard, le SYCRA est fier de la tribune qui a été faîte à 4 de ses adhérents par l’Argus de l’assurance dans son dernier numéro spécial « Journées du courtage 2020 ». Vous retrouverez au sein de cette édition leurs témoignages, le meilleur moyen de convaincre nos confrères qui hésiteraient encore à nous rejoindre qu’il est primordial de pouvoir profiter de l’accompagnement pro-actif, qualitatif et centré sur l’activité d’intermédiation de notre syndicat professionnel. Ils bénéficieront ainsi d’un flux d’information fiable et sans orientation commerciale, atout qui s’avère indispensable en cette période complexe tout comme à l’approche des grands chantiers de la profession de demain matin. 

Parmi ces chantiers, l’Autorégulation du courtage bien sûr, encore et toujours ! Une fois encore, juste avant le break estival, le SYCRA, par l’intermédiaire de la CNCEF Assurance dont nous sommes membres fondateurs, aux côtés de plusieurs autres associations professionnelles influentes (ANACOFI, AFIB, CNCGP, la Compagnie des CGP), a adressé à Madame Valéria FAURE-MUNTIAN, Député de la Loire, et à Monsieur Lionel CORRE, Sous-directeur des assurances au Ministère de l’Économie et des Finances, une lettre se positionnant en faveur de la poursuite du processus parlementaire visant un examen du texte sur l’autorégulation d’assurance et de l’IOBSP. En effet, la lettre ouverte d’un autre syndicat d’intermédiaires demandant dans la presse l’abandon de l’autorégulation d’assurance et de l’intermédiation en opérations bancaires et services de paiement, n’a pas manqué de nous surprendre. Particulièrement au regard des consultations et travaux qui ont présidé à la création de cette proposition de loi relative à la réforme du courtage en assurance et en crédit. C’est pourquoi, nous nous sommes une nouvelle fois clairement positionnés en faveur de la poursuite du processus parlementaire visant un examen de ce texte selon le calendrier en cours. Nous nous sommes également adressés au Président de l’Assemblée Nationale, au Ministre des Relations avec le Parlement et au Président du Groupe LREM à l’Assemblée Nationale, pour leur demander de porter ce texte à l’ordre du jour de la Représentation nationale. 

En effet, la crise sanitaire que nous venons de traverser renforce d’évidence l’utilité de cette réforme, pour soutenir les courtiers de proximité et leurs mandataires, qui représentent une part importante des TPE de notre pays, pour répondre à leur demande d’accompagnement, pour éviter l’éventuel décrochage de notre profession qui aura un rôle véritable à jouer lors de la mise en place du futur régime assurantiel pandémie, pour participer à la pédagogie financière des acteurs de l’économie, la pandémie ayant révélé un besoin de conseil auprès des restaurateurs et hôteliers concernant les risques d’exploitation par exemple, ou encore par le fait que 56% des Français avouent ne pas savoir analyser seuls leurs conditions contractuelles et assurantielles. Nous ne pouvons que rappeler qu’il s’agit d’un bon équilibre entre le besoin d’accompagnement de nos clients professionnels et la nécessaire protection du consommateur. 

Avant de conclure, c’est à regret que nous vous annonçons l’annulation de notre manifestation annuelle des Rendez-vous d’Automne du SYCRA qui était prévue le jeudi 26 novembre prochain. En concertation avec le bureau du SYCRA, et faisant suite à nos échanges lors du dernier dîner de l’AIAL du 9 septembre durant lequel le Groupement des Dirigeants Lyonnais des Sociétés d’Assurance a confirmé l’annulation du Bowling de l’assurance (prévu le mardi 1er décembre) et où l’annulation du Golf de l’assurance (programmée le jeudi 24 septembre) a également été confirmée, il nous a semblé plus prudent d’annuler purement et simplement notre manifestation phare de fin d’année que nous organisons avec succès sans interruption depuis 23 ans. En effet, l’évolution défavorable de la situation sanitaire et le renforcement à venir des mesures de protection font que nous n’aurions pas pu organiser cette soirée convenablement tout en cherchant avant tout à préserver la santé et la sécurité de chacun. Nous vous donnons donc rendezvous en 2021 pour, nous l’espérons tous, renouer avec ce qui est devenue une tradition pour les acteurs de l’assurance lyonnaise. 

Vous souhaitant bonne lecture de ce nouveau numéro, je vous confirme que le SYCRA, votre syndicat, reste encore et toujours engagé auprès de vous ! 

Bien confraternellement.
Le Président
Eric LAMOURET

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